Un consensus fort et unanime pour soutenir l’Aéroport de Sion
Actualité
19 Déc, 2025

L’Aéroport de Sion © Etat du Valais

Cette semaine, le Conseil d’État valaisan a publié son projet de loi qui porte sur la vision pour le futur de la plateforme sédunoise. Un projet dont un premier contour avait été présenté fin novembre lors de l’événement organisé par AERIA+ à Sion. Retour sur cette rencontre et les projets d’avenir de cette infrastructure aéroportuaire essentielle.

Jeudi 27 novembre, AERIA+, association active pour la promotion et la défense de toute la plateforme aéroportuaire romande, se posait sur la piste de Sion Airport pour une soirée-débat «On ne joue pas avec un aéroport», avec notamment une table ronde animée par Florent May, journaliste de Canal 9.  

Actuellement, l’Aéroport de Sion propose des liaisons aériennes régulières ainsi que des vols d’affaires ou de loisir, tout en étant une importante base d’opérations pour les forces aériennes suisses. En complément, comme l’a présenté son directeur depuis 2023 Christophe Chollet, la plateforme sédunoise « propose une large palette d’activités associées, telles que vols de plaisance, écoles de pilotes, vols à voile, parachutisme, héliski ou du transport de matériel en montagne ». 

Une plateforme aux usages multiples

En chiffres, en 2024, il y a eu 42’000 mouvements et 31’800 passagers. Pour le gouvernement valaisan, soutenu par une grande partie des élus cantonaux et locaux, l’aéroport de Sion représente « un atout stratégique majeur pour le Valais, en étant le seul aéroport alpin de Suisse capable d’accueillir des vols commerciaux, des opérations d’hélicoptères, l’aviation de loisir ainsi que des activités militaires à petite échelle. Il garantit aussi la sécurité et la connectivité des régions de montagne ».

Pour le Conseiller d’État Christophe Darbellay, en charge de l’économie et porteur du nouveau projet de loi, l’infrastructure aéroportuaire sédunoise crée « toute sorte de choses intéressantes pour l’ensemble de la population du canton», pour ses propres usages comme pour l’économie touristique, qui doit pouvoir accueillir à Sion « la clientèle internationale en Valais ». Directeur de la Chambre Valaisanne de Commerce et d’Industrie (CVCI), Vincent Riesen confirme que « l’objectif est simplement de permettre aux Valaisans de partir de Sion plutôt que de Genève, quand c’est possible ».

En matière d’impact économique, une étude de la HES-SO Valais-Wallis et son Institut Tourisme (ITO), réalisée en 2022, citée par l’État du Valais, avait permis d’établir que ces activités civiles génèrent des retombées économiques importantes, estimées à 74,9 millions de francs par année. Celles-ci comprennent autant des revenus directs que des activités liées, dont les emplois et les revenus ne sont pas directement pour Sion Airport, mais présents au sein de tout un réseau de partenaires qui utilisent la plateforme.

Bien connue du grand public, une des entreprises phares de la plateforme est Air Glaciers. Depuis 1965, l’entreprise propose autant du sauvetage, avec le personnel hautement qualifié nécessaire aux opérations dans le difficile terrain alpin, que des prestations de transports – de personnes ou de matériel –, et un centre de formation. Pour Damien Fehlmann, responsable des bases francophones d’Air Glaciers, « être basé à Sion est notre lieu naturel, avec notre équipe de pilotes qui connaissent, qui aiment et qui vivent la montagne ».

Conscients du rôle clé de l’aéroport dans l’écosystème économique et logistique valaisan, la question de la gouvernance de la plateforme suscite un débat légitime sur le modèle de gestion, les responsabilités des différentes parties prenantes et les perspectives de développement à long terme. En effet, les élus de tout bord et les professionnels concernés sont tous d’accord pour affirmer, comme le titre de la rencontre, qu’«on ne joue pas avec un aéroport» et donc que le présent comme l’avenir de la plateforme doivent se préparer avec vision et pragmatisme.  Avec, en ligne de mire, la volonté de transformer cet important aéroport régional en vrai aéroport de ligne, autant pour l’aviation commerciale que pour l’aviation d’affaires. 

Accompagner un développement indispensable 

Dans ce sens, le Conseil d’État valaisan a présenté mi-décembre son projet de loi pour cadrer le développement de Sion Airport. Pour renforcer sa capacité à être un moteur pour le canton, une structure d’économie mixte public-privé est prévue. Cette nouvelle loi est la première étape pour la création d’une future société d’exploitation de droit privé « capable d’atteindre l’équilibre entre utilité publique, viabilité économique et durabilité. »

Pour les professionnels présents à la table ronde d’AERIA+, cette loi s’impose comme une étape nécessaire car, comme le confirme le responsable présent pour Air Glaciers, « cette loi est indispensable pour créer cette société, et cette société doit exister pour développer l’aéroport». Tout en permettant plus de souplesse et d’agilité dans la gestion, cette nouvelle organisation resterait majoritairement détenue par les collectivités publiques avec un minimum de 34 % des actions pour l’État du Valais (cette part pouvant aller jusqu’à 70%), 20% par la Ville de Sion et 10% pour les autres communes du canton. 

Pour Cyrille Fauchère, Conseiller municipal de la Ville de Sion en charge du dossier, cette société apportera « une nouvelle dynamique, plus d’esprit entrepreneurial, plus de réactivité, ce qui est essentiel dans l’aviation ». 

De son côté, Jean-Paul Schroeter, président de l’ARAS, l’Association des Riverains de l’Aéroport de Sion, soutient totalement la nouvelle loi et les projets d’évolution des usages de la plateforme, afin d’avoir « un aéroport civil très fort pour faire barrage à l’aéroport militaire qui pourrait se développer sans croissance des activités commerciales ». 

Dans le cadre de sa fiche PSIA en cours d’élaboration par les autorités valaisannes, l’aéroport « pourrait atteindre un trafic maximal de 48’900 mouvements annuels à l’horizon 2040 et 75’000 passagers ». Pour accompagner cette évolution, avec un taux de remplissage des avions plus élevé mais aussi plus de vols, le projet de loi présenté début décembre au Grand Conseil valaisan prévoit aussi que « les infrastructures actuelles de l’aéroport, de même que sa desserte routière et en transports publics, sont dimensionnées pour absorber ces flux supplémentaires ». 

Renforcer une infrastructure d’utilité publique 

La concession actuelle arrive à échéance en 2031, ce qui impose un calendrier serré. Le dossier de renouvellement devra être préparé dès 2026, d’où l’urgence de mettre en place la nouvelle structure de gouvernance. 

L’utilité publique de l’aéroport, et donc l’impératif de lui permettre de conserver sa place dans le paysage aérien suisse, est un avis largement partagé. Tout en souhaitant que chaque évolution majeure puisse être validée démocratiquement, les Verts valaisans considèrent eux aussi, que « les activités d’intérêt public sont à la fois nombreuses sur le site (sauvetage, formation, travaux aériens) » et qu’elles doivent être préservées. Les Verts du canton saluent aussi « d’autres points positifs du futur projet de loi, comme la clarification de la gouvernance et le potentiel d’innovation lié aux développements de l’aviation verte », un secteur où la Suisse est très bien positionnée. 

Alors que le projet de loi vient d’être présenté au parlement, un référendum reste possible. Pour les élus présents, cela fait partie du fonctionnement démocratique normal. « Cela permet de donner la parole à la population » rappelle Philippe Cina, coprésident des Verts du canton. La table ronde espère aussi qu’un éventuel vote et son débat renforcent un « véritable soutien populaire au projet ». Rappelant que le débat sera surtout sur la gouvernance, Vincent Riesen, de la CVCI, insiste sur le fait, qu’en cas de référendum, « le sujet du vote ne sera pas l’Aéroport de Sion, mais bien cette nouvelle loi pour encadrer son développement ». 

Ancrée dans toutes ces régions qui contribuent à cette prospérité unique de la Suisse, l’association AERIA+ considère les aéroports régionaux comme essentiels à l’infrastructure du pays et à sa desserte aérienne. Étant donné sa position unique et la variété de ses activités, l’Aéroport de Sion s’impose comme une des conditions cadres du succès économique valaisan et reflète un intéressant potentiel de développement.

Avant de passer à un apéritif dinatoire, en saluant tous les participants à la table ronde, la CVCI pour son soutien et l’entreprise Alpark pour son bel accueil, AERIA+, représentée par son président Fred Herren, et son secrétaire général Maxime Treboux, a remercié toutes les personnes présentes, en se réjouissant du consensus clair présenté sur place pour assurer le maintien et la croissance de l’Aéroport de Sion. 

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