Un dialogue local pour rester connecté au monde
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22 Avr, 2024

Début avril, l’association Aeria+, qui défend une infrastructure aéroportuaire performante pour toute la Romandie, a réuni différentes parties impliquées dans la vie de Genève Aéroport: usagers professionnels, ministre en responsabilité et direction opérationnelle. Tous convergent sur l’importance de la plateforme pour le canton comme du dialogue pour faire face aux défis du présent et du futur proche.

Avec son énergie positive habituelle, la Conseillère d’État Nathalie Fontanet ouvre la manifestation en soulignant l’importance essentielle de l’aéroport cantonal «comme un outil indispensable au rayonnement de la Genève internationale et de ses valeurs humanistes».

En charge de l’économie et, dans ce cadre, de la gestion de notre aéroport en mains publiques, la ministre confirme ensuite le rôle de cette infrastructure comme «porte ouverte sur le monde autant que comme colonne vertébrale de l’économie». Tout en insérant nos industries dans le tissu mondial, la plateforme permet la connectivité internationale nécessaire «aux secteurs qui nous ont apporté la croissance exceptionnelle connue ces dernières années».

Un outil de l’économie pour la prospérité

«La qualité des infrastructures de transports est centrale au succès d’une région» confirme Fred Herren, vice-président de l’association Aeria+. C’est bien sûr le cas chez nous, où organisations économiques, élus de la plupart des partis et études scientifiques s’accordent sur l’importance centrale de Genève Aéroport pour la prospérité locale et pour donner «les ailes pour rayonner au-delà des frontières».

Pour le vice-président, rechercher des données fiables et comprendre les besoins des créateurs d’emplois fait justement partie des missions centrales de l’association, pour «informer ensuite toutes les parties prenantes et faciliter le dialogue entre les acteurs du succès de la région». Conseiller administratif de la commune de Meyrin, qui entoure en partie l’aéroport, Laurent Tremblet confirme «l’importance du secteur aérien pour sa ville ou pour Genève», tout autant que la nécessité de l’expliquer pour «mieux se comprendre».

Notamment, cette infrastructure aéroportuaire permet à toute une série d’entreprises de la région de déployer leur savoir-faire industriel et microtechnique pour l’industrie aéronautique globale.

Dirigeante de la société Jean Gallay, qui produit des composants fabriqués à Plan-les-Ouates pour des moteurs d’avions du monde entier, Laurence de la Serna explique l’importance de Genève Aéroport pour son activité, autant pour «importer des matières premières que pour exporter des produits finis».

«L’industrie représente 90% des exportations du canton», confirme Hélène Gache, qui dirige l’OPI (Office de Promotion des Industries et des technologies). Au-delà de l’export, elle confirme que «l’aéroport est aussi un atout important pour localiser un siège global ou attirer des installations d’entreprises».

«A Genève, le service transitaire, qui couvre la logistique et de fret, permet d’importer et d’exporter tous les produits physiques, a l’avantage d’être très proche de la ville et des zones industrielles», explique Giovanni Vigorito, directeur commercial de NV Logistics. Moins visible que l’aviation d’affaires ou les liaisons commerciales directes, en se désolant «d’être le parent pauvre de l’aéroport», le fret «est pourtant vraiment une condition cadre qui permet aux entreprises de choisir notre région pour s’installer», rappelle l’expert du secteur.

Le cas inverse existe aussi. «Bâle a énormément investi pour répondre aux besoins spécifiques de la logistique des pharmas et on voit désormais les entreprises régionales du secteur qui y délocalisent leur fret», alerte Giovanni Vigorito. Inquiet de perdre d’autres industries de pointe, celui qui préside aussi SpedLogSwiss Romandie, l’association faîtière du secteur, espère que le fret et la plateforme vont pouvoir «repartir sur une feuille vierge et tout repenser, afin d’être prêts pour les défis du futur».

Continuer à positionner Genève sur la carte du monde

«Tous les usagers de Genève Aéroport peuvent être des ambassadeurs de notre excellence cantonale», confie Nathalie Fontanet à l’audience réunie ce 11 avril. Ces usagers profitent de transit plutôt court autant que d’un accès rapide aux zones d’activités et de loisirs de la région.

Au-delà de son attractivité économique, avec 183 missions diplomatiques permanentes, 38 organisations internationales et 461 ONG actives globalement, le canton de Genève brille sur la carte de la gouvernance mondiale. Sur le tarmac de Cointrin, cela se traduit par un peu plus de 4200 accueils protocolaires réservés aux chefs d’Etat, premiers ministres, ministres en exercice, chefs des organisations internationales et membres de familles royales.

Une aviation d’affaires souple et discrète est nécessaire pour accueillir ces dignitaires officiels du monde entier et les capitaines d’industries, occupant une partie mesurable des mouvements de la piste. Outil de travail pour les acteurs économiques et diplomatiques, l’aviation d’affaires se positionne aussi à la pointe de l’innovation technologique pour limiter l’impact environnemental de l’aviation.

Une innovation nécessaire et positive

Sans remonter à 1908 et les premiers avions produits par les frères Dufaux au bout du lac, il est clair que «notre région s’est imposée comme une référence internationale dans le domaine aéronautique, avec plusieurs entreprises impliquées dans la conception d’avions», rappelle la magistrate Nathalie Fontanet et peut donc servir d’exemple pour se «développer de manière innovante et responsable».

Pour la Conseillère d’État, il est possible de «limiter les nuisances sans limiter l’offre», autant qu’il est nécessaire de trouver un équilibre entre le voisinage, la prise en compte des défis environnementaux, les besoins de l’économie ou la demande des voyageurs de loisirs.

Dans la droite ligne du message du Conseil fédéral sur les moyens d’atteindre une aviation décarbonée en 2050, la ministre de l’Économie mise sur l’innovation du marché avec des aéronefs de dernière génération plus performants, des carburants plus vertueux et sur l’amélioration de l’infrastructure elle-même pour la rendre exemplaire.

A la tête de 200 employés qui créent ces innovations aéronautiques visant plus d’efficience et moins de nuisance, Laurence de la Serna en est certaine: «le pic des nuisances est derrière nous et l’aéroport ne va faire que s’améliorer». Confiante dans l’avenir, l’industrielle – qui est aussi présidente du CICG qui regroupe 2600 entreprises – appelle à «dépolitiser la question de l’aéroport, pour mettre les moyens de l’innovation… et même envisager une certaine densification de l’offre».

Se développer sans grandir

Pour faire avancer ces différents dossiers, André Schneider, directeur de Genève Aéroport, ne dispose que d’une marge de manœuvre limitée. «L’OFAC nous interdit de grandir, donc toute notre évolution est pensée comme un jeu de Tetris, et comme établissement public, nous n’avons pas d’influence sur la définition des besoins, qui est faite par le politique

Aux participants du forum du 11 avril, le directeur sortant souligne son approche basée sur des «actions durables, donc à la fois économiquement réalistes, respectueuses de l’environnement et socialement équitables». Côté bruit, un ambitieux programme d’insonorisation se déploie jusqu’en 2030. Côté piste, la plateforme favorise toujours plus les avions de dernière génération, qui consomment moins, font moins de bruit, et représentent environ un tiers des mouvements fin 2023.

La mobilité sur le tarmac s’électrifie aussi, prévoyant de passer des 20% actuels à 90% en 2030, alors que côté bâtiments, toutes les constructions récentes, depuis 2016, produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment. Plus largement, pour toutes ses activités, Genève Aéroport consommait 25% d’énergie en moins en 2019 qu’en 2006… alors que le trafic des passagers a augmenté de 70% sur la même période.

Entre immenses défis technologiques et innovations en cours, entre questions environnementales et besoins économiques, Fred Herren conclut en souhaitant que ce type de rencontre permette de «réaliser l’importance centrale de Genève Aéroport, à la fois écosystème essentiel pour toute la région et une immense machine avec une gouvernance complexe», s’inscrivant parfaitement dans les buts concrets de l’association Aeria+.

 

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