Infrastructure essentielle pour toute la région, Genève Aéroport offre des services aux citoyens romands, au monde diplomatique et à toutes les entreprises qui s’installent ou exportent. Pour faire face de manière exemplaire aux demandes de la société et continuer à positionner Genève sur la carte du monde, une seule méthode: le dialogue.
«Outil indispensable au rayonnement de la Genève internationale et de ses valeurs humanistes, notre aéroport sert aussi de colonne vertébrale de l’économie, contribuant à la croissance exceptionnelle connue ces dernières années», explique la conseillère d’Etat Nathalie Fontanet en ouverture de la manifestation organisée par l’association AERIA+, qui défend l’infrastructure aéronautique romande.
Pour maintenir cet avantage stratégique pour la région, il est nécessaire de trouver un équilibre entre le voisinage, la prise en compte des défis environnementaux, les besoins de l’économie ou la demande des voyageurs de loisirs, sans oublier la dimension diplomatique.
En effet, au-delà de son attractivité économique, avec 183 missions diplomatiques permanentes, 38 organisations internationales et 461 ONGs activement globalement, le canton de Genève brille sur la carte de la gouvernance mondiale.
Sur le tarmac de Cointrin, cela se traduit par un peu plus de 4200 accueils protocolaires réservés aux chefs d’état, premiers-ministres, ministres en exercice, chefs des organisations internationales et membres de familles royales.
Une aviation d’affaires souple et discrète est nécessaire pour accueillir ces dignitaires officiels du monde entier et les capitaines d’industries, occupant une partie mesurable des mouvements de la piste. Outil de travail pour les acteurs économiques et diplomatiques, l’aviation d’affaires se positionne aussi comme à la pointe de l’innovation technologique pour limiter l’impact environnemental de l’aviation.
Justement, pour la Conseillère d’État, il est possible de «limiter les nuisances sans limiter l’offre». Sans remonter à 1908 et les premiers avions produits par les frères Dufaux au bout du lac, il est clair que «notre région s’est imposée comme une référence internationale dans le domaine aéronautique, avec plusieurs entreprises impliquées dans la conception d’avions», rappelle la magistrate Nathalie Fontanet et peut donc servir d’exemple pour se «développer de manière innovante et responsable».
A la tête de 200 employés qui créent ces innovations aéronautiques visant plus d’efficience et moins de nuisance dans l’entreprise Jean Gallay, Laurence de la Serna en est certaine: «le pic des nuisances est derrière nous et l’aéroport ne va faire que s’améliorer». Confiante dans l’avenir, l’industrielle – qui est aussi présidente du CICG qui regroupe 2600 entreprises – appelle à «dépolitiser la question de l’aéroport, pour mettre les moyens de l’innovation… et même envisager une certaine densification de l’offre».
Dans la droite ligne du message du Conseil fédéral sur les moyens d’atteindre une aviation décarbonée en 2050, la ministre de l’Économie mise sur l’innovation du marché avec des aéronefs de dernière génération plus performants, des carburants plus vertueux et sur l’amélioration de l’infrastructure elle-même pour la rendre exemplaire.
Pour faire avancer ces différents dossiers, André Schneider, directeur de Genève Aéroport, ne dispose que d’une marge de manœuvre limitée. «L’OFAC nous interdit de grandir, donc toute notre évolution est pensée comme un jeu de Tetris, et comme établissement public, nous n’avons pas d’influence sur la définition des besoins, qui est faite par le politique.»
Aux participants du forum du 11 avril, le directeur sortant a souligné son approche basée sur des «actions durables, donc à la fois économiquement réalistes, respectueuses de l’environnement et socialement équitables».
Côté bruit, un ambitieux programme d’insonorisation se déploie jusqu’en 2030. Côté piste, la plateforme favorise toujours plus les avions de dernière génération, qui consomment moins et font moins de bruits, et représentent environ un tiers des mouvements fin 2023.
La mobilité sur le tarmac s’électrifie aussi, prévoyant de passer des 20% actuels à 90% en 2023, alors que côté bâtiments, toutes les constructions récentes, depuis 2016, produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment. Pour les situation de production de C02, depuis 2017, l’intégralité des émissions de carbones de la plateforme sont compensées.
Plus largement, pour toutes ses activités, Genève Aéroport consommait 25% d’énergie en moins en 2019 qu’en 2006… alors que le trafic des passagers est augmenté de 70% sur la même période.
Regroupé au sein d’un Système de Management Environnemental (SME), toutes ces efforts pour limiter les nuisances et traduire les intentions en progrès mesurables ont permis à l’aéroport de rejoindre le club fermé des aéroports exemplaire et certifié comme neutre en carbone.
Entre immenses défis technologiques et innovations en cours, entre questions environnementales et besoins économiques, le vice-président Fred Herren conclut en souhaitant que ce type de rencontre permette de «réaliser l’importance centrale de Genève Aéroport, à la fois écosystème essentiel pour toute la région et une immense machine avec une gouvernance complexe», s’inscrivant parfaitement dans les buts concrets de l’association Aeria+.